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Les trois cimetières de Sceaux

1° Le cimetière de l’église.
Dans l’Antiquité les Romains enterraient leurs morts hors des villes. Au Moyen-Âge, par contre, pour se rapprocher le plus possible du lieu sacré, les défunts sont inhumés autour des églises et même dans les églises. Les plus pauvres sont enterrés dans des fosses communes. Les plus riches, nobles, notables, bourgeois et les religieux veulent être inhumés à l’intérieur de l’église. Seuls les plus riches ont un véritable tombeau, les autres sont inhumés sous des dalles de pierre

 
cimetière eglise 297x300

Plan du parc du château de Sceaux, fin XVIIème-début XVIIIème, plan manuscrit, lavis et encre noire, Centre historique des Archives nationales, Paris, archives de la Maison de France, Arch; nat; 300 AP 1 181

Sceaux n’échappe pas à la règle. Le cimetière est établi autour de l’église, plus précisément, à l’ouest et au nord du bâtiment.Victor Advielle qui, dans son livre sur Sceaux, a minutieusement étudié les registres paroissiaux d’état civil, signale à de nombreuses reprises les inhumations dans l’église (Victor Advielle, Histoire de la ville de Sceaux, p. 218-230, chapitre VI, Sceaux sous Colbert.). Cependant le lieu d’inhumation n’est pas toujours précisé dans les actes.

Au XVIIIème siècle, le duc du Maine (mort à Sceaux en 1736), la duchesse du Maine (morte à Paris en 1753) et leur dernier fils, le comté d’Eu (mort à Sceaux en 1775) furent inhumés dans un caveau creusé au milieu du chœur de l’église. Ce caveau était recouvert d’une dalle en marbre noir qui existe toujours. Madame de Staal-Delaunay, dame de compagnie de la duchesse, y fut enterrée en 1750.

Au XVIIIème siècle, Les progrès de la médecine et de l’hygiène permettent de comprendre qu’il est malsain d’enterrer les morts dans les églises et que les cimetières devraient être éloignés des lieux de vie ; cependant la coutume d’enterrer les morts près des lieux de culte reste bien ancrée.

 En 1776, une ordonnance royale interdit définitivement l’inhumation dans les églises.
A Sceaux, dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, le cimetière est toujours à côté de l’église mais on pense à le déplacer. Dans La Promenade de Sceaux-Penthièvre, parue en 1778, Claude Gaignat de l’Aulnay indique page 11 : « Il y a le cimetière qui est mal placé, puisqu’il est dans la rue la plus apparente de la Paroisse et vis à vis de l’Eglise, ce qui est contre les Edits, Arrêts et Ordonnances. Qu’on vende le terrain, qu’on transfère tous les ossements des morts, et qu’on achète un autre terrain à la proximité de l’ Eglise. »

2° le cimetière de la rue du Petit-Chemin

A la fin du XVIIIème siècle, le cimetière fut transféré rue du Petit-chemin à quelques dizaines de mètres de l’église (aujourd’hui 5 rue des Ecoles, à l’emplacement de l’étude notariale)[1]. C’est dans ce cimetière que fut enterré le fabuliste Jean-Pierre de Claris de Florian (1755-1794) en septembre 1794. La tombe demeura dans ce lieu bien après la fermeture de ce cimetière (1813). En 1836, les restes de Florian furent transportés dans un petit terrain contigu au flanc nord de l’église. Trois ans plus tard, le 13 décembre 1839, à la suite d’une souscription communale à laquelle participa le roi Louis-Philippe, un buste en bronze du poète par Devéria fut inauguré à l’emplacement de la tombe.

3° le cimetière de la rue Houdan (174 rue Houdan)

En 1806, Un arrêté préfectoral prescrivit la suppression du cimetière de la rue du Petit Chemin, situé en centre ville.

En 1808 le conseil municipal fit l’acquisition d’un terrain à l’ouest de la ville, à l’époque loin des habitations. L’ouverture eut lieu en 1814.[1] La 4ème division est la plus ancienne. Les tombes ont souvent été creusées sans beaucoup de symétrie.


[1] Abbé Cauvin, Sceaux-Penthièvre : documents historiques et administratifs par l’abbé Cauvin, curé de Sceaux, manuscrit, 1846. Edition des manuscrits, Amis de Sceaux, vers 1930.
1] Sceaux, notice historique et renseignements administratifs. Montevrain, 1988 (Etat des communes à la fin du XIXème siècle.)
Françoise PETIT, Thérèse PILA, « le Cimetière de Sceaux », Bulletin des Amis de Sceaux, n°13, 1996, p. 3-39

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